L’interview TDA/H !

 


ÉPISODE 1 :

Qu’est-ce que le TDA/H ? Le diagnostic à l’âge adulte


 

En Zatypie, nous rencontrons de nombreux adultes qui ont un TDA/H. Cette particularité touche environ 3% à 5 % des adultes (selon les études) et qui peut être vécue de façon totalement différente selon les individus. Pour certains, ce trouble sera vécu comme un handicap, pour d’autres, ce sera un trait de personnalité, voire un moteur dans la vie. Souvent, c’est un peu tout cela à la fois !
 
mind the gap
 
 

Qu’est-ce que le TDA/H ?

 
 
C’est ce qui caractérise souvent les enfants hyperactifs ou rêveurs. Ceux à qui on demande sans cesse de se calmer, de se tenir assis, ou qui sont régulièrement dans la lune, perdus dans leurs pensées.

Ce sont des enfants,  à qui on dit qu’à force de tout oublier, un jour ils oublieront leur tête !

A l’âge adulte, ils ont souvent des parcours atypiques, pleins d’anecdotes insolites à raconter. Si physiquement, ils peuvent sembler plus calmes, c’est en général leur cerveau qui grouille d’idées et de projets.

Les parcours de vie et personnalités sont très divers : certains sont qualifiés de pile électrique par leurs proches, d’autres sont vus comme des têtes en l’air, enfin, certains auront réussi à compenser leur TDA/H et passeront presque inaperçus, mais au prix d’efforts plus ou moins coûteux, allant parfois jusqu’au burn-out ou à la dépression.

Plus d’informations ?  Neuro-atypies – Zappeurs TDAH.

 

question tdah

 

Nous avons proposé aux membres de l’antenne Alsace de l’association de se réunir pour évoquer leurs expériences personnelles autour de ce thème.

Comment vit-on quand on est un adulte avec un TDAH ? Quels sont nos atouts et nos fragilités au quotidien ?

Il en est ressorti cette interview, que nous vous livrons en cinq parties.

 

idée
 
 

SOMMAIRE :

 

Bonne lecture !

 

QUESTION :  Comment avez-vous découvert le TDA/H ? Comment s’est passé votre diagnostic ?

 
Jean, 39 ans :

”J’ai découvert le TDA/H en février 2019, suite à une vidéoconférence, de Monique de Kermadec donnée à Mensa Paris, qui mentionnait notamment le fait que 30% des HPI (Haut Potentiel Intellectuel) présentent un TDA/H associé.

 

J’avais réussi le test d’entrée à Mensa un mois auparavant et sa description du TDA/H m’a fortement interpellé. Suite à ça, j’ai passé le test TDAH, réussi avec brio 😉 + un test WAIS IV révélant un HPI hétérogène comme prédit par la psychiatre qui m’avait fait l’évaluation du TDA/H”

 

Virginie, 47 ans :

J’ai découvert le TDA/H il y a quelques années déjà en Tunisie quand la maîtresse de mon fils alors en grande section de maternelle avait suggéré qu’il avait un TDA/H en plus d’être précoce.
Il y a 4 ans, nous sommes rentrés en France et j’ai eu la chance de rencontrer une super sophrologue, ma voisine en fait, qui est devenue une amie et qui m’a affirmé que mon fils était TDAH et moi aussi mais que je ne le savais pas encore !
Lors de la restitution du bilan de mon fils, à chaque point que la neuropsychologue nous expliquait, mon mari rebondissait en lui répondant que c’était la même chose pour moi!
À la fin, quand le traitement médicamenteux a été évoqué pour mon fils, mon mari a demandé à la neuropsychologue si je pouvais également le prendre.
Je me suis alors beaucoup documentée sur le TDA/H et j’ai décidé de prendre rendez-vous chez un psychiatre spécialisé dans le TDA/H de l’adulte au NHC de Strasbourg pour pouvoir poser des mots sur certains maux et me découvrir enfin.
C’était en septembre 2017 et j’ai ensuite participé à une étude passionnante sur les adultes TDA/H au sein du NHC, pour lequel j’ai rencontré plusieurs professionnels différents.
J’ai le package TDAH, avec hyperactivité et impulsivité comme mon fils et je suis sous traitement médicamenteux comme lui.

 

Marie, 26 ans :

“J’ai découvert le TDA/H au hasard d’une recherche Google. J’ai cherché quelque chose comme “hyperactivité mentale” et je suis tombée sur des sites parlant de TDA/H. Ça m’a parlé et, curieuse, j’ai eu envie de faire un diagnostic, qui a confirmé mon ressenti. ”

 

enquete
Géraldine, 37 ans :

“ J’ai découvert l’existence du TDA/H il y a maintenant bientôt 2 ans, je n’ai jamais fait de recherche sur le trouble avant LA conversation par laquelle tout a commencé. Pour moi c’était la “maladie” des gamins américains qui les faisaient grimper aux murs et qu’on calmait à coup de Ritaline.

 

Un soir d’octobre 2017, une vieille amie d’études de passage à Strasbourg me relatait s’être découverte il y a 1 an Haut Potentiel Intellectuel et TDA/H.

 

Après m’avoir expliqué que ça avait changé sa vie et sa vision d’elle même, elle m’a décrit les particularités de fonctionnements/symptômes…et plus elle parlait, plus j’opinais intérieurement que “j’étais pareille“  à la différence que je ne me voyais pas être hyperactive et encore moins haut potentiel, par contre je me reconnaissais totalement sur l’inattention

 

Elle n’avait pas l’air étonnée que je puisse être concernée au vu de ma réputation légendaire à la dispersion, aux oublis, retards, bavardages intempestifs…mais aussi à notre propension à la procrastination pathologique qui passait par des nuits blanches la veille de date butoir pour les travaux de groupe, rapports de stage etc…

 

Après quelques jours de maturation, elle m’a envoyé des liens et vidéos, j’ai dévoré tous les sites, articles, témoignages qui me passaient sous la main, 1 mois après j’avais un RDV avec une spécialiste du TDA/H à l’Hôpital Civil de Strasbourg.

 

Après plusieurs entretiens cliniques, j’ai rempli des dizaines de pages d’un questionnaire diagnostic, complété par des tests attentionnels + le WAIS  réalisé par une neuropsychologue toujours dans le service spécialisé TDA/H de l’Adulte de l’hôpital civil. En janvier 2018, j’avais la confirmation que j’avais bien un TDA/H bien H. « 

 

Julie, 25 ans :

“Je n’ai pas découvert le TDAH ! Du moins pas par moi-même. J’ai toujours eu de grosses difficultés à l’école, pour me concentrer, écouter les profs, me motiver à faire mes devoirs… Mais sans jamais savoir pourquoi.

 

Au lycée, j’ai commencé à avoir des problèmes de sommeil de plus en plus importants, à cause des nombreux efforts que je fournissais pour compenser mes difficultés. J’ai fini par aller faire des analyses à la clinique du sommeil. Le verdict, insomnie chronique, dont je ne guérirais probablement pas…

 

En complément, je suis allée voir la neuropsychologue de cette clinique. Elle m’a fait remplir des questionnaires qui se sont avérés être les questionnaires de diagnostic du TDAH… Ce diagnostic a ensuite été confirmé par un psychiatre spécialisé.”

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François, 28 ans :

“Un an après la création de ma marque et de savoir que j’allais devenir papa une deuxième fois, j’étais anxieux et j’ai donc consulté chez un psychiatre. Nous avons principalement parlé de mon manque d’organisation et paradoxalement ma facilité à prévoir un peu tout en même temps.

C’est là, qu’il m’a dit qu’un TDA/H sans hyperactivité serait à envisager. Diagnostiqué par une autre psychiatre, j’ai effectivement ce trouble/particularité.”

 

L’interview continue ici : Épisode 2 : avoir un diagnostic à l’âge adulte : qu’est-ce qui change ? . Nous avons demandé à nos témoins ce que le diagnostic tardif du TDA/H a changé dans leur vie.